POÈT’ART – AOÛT 2015

À la lecture de ces poèmes, vous découvrirez de nouveaux poètes, ou de nouvelles facettes de ces poètes, qui vous inspireront. Ceux-ci avaient le défi d’écrire sur le thème H2O. Bonne lecture !

Ces rivières qui coulent en nous

«Jadis, je nageais ça et là sur les lacs» Carmina Burana

Ces rivières qui coulent en nous

que l’on suit comme

des courants inconnus

“Go with the flow”

m’a-t-elle dit dans mes rêves

au lendemain de sa mort

«Quand on sait ce que c’est»[1]

de suivre toutes ces rivières

en soi

courants emportés de la vie

 

Ces rivières qui coulent en nous

que l’on appelle parfois

amour, grâce ou félicité,

engagement ou peur

Ces torrents, ces cascades,

ces lacs qui nous transforment

qui nous traversent

larmes salées au seuil de notre peau

au seuil de la mort

traces, sillons

puis rides du temps

rides du vent

qui soufflent

sur nos braises

sans cesse ravivées

 

On n’oublie pas l’amour

ni la peur d’ailleurs

à contre-courant

à la source de la division intérieure

heureusement comme toute vie

cherchant à se lier

la chaleur de l’amour

finit par dissoudre

la peur

 

(1) vers de Marie Uguay

[1] Saint-Denys Garneau

© Ève Marie Langevin

C: takartpoesie@yahoo.ca

I : https://evemarieblog.wordpress.com/category/projets-art/ 


CE QUE JE SUIS
 
Par peur de disparaitre entièrement un jour
Par évaporation du grand lumineux four,
Ou par infiltration assez précipitée
Dans le sol qui doit être aussi beaucoup chauffé,
J’adore chaque fois la dénivellation,
Pour glisser et couler vers mes destinations
Intéressées par l’homme dans ce qui l’inspire,
Et par les animaux dans ce qui les attire.
 
Dans cette traversée géographique et physique,
Je transporte sur moi d’utilités chimiques
Et d’importants apports de bonne nutrition
À diverses espèces de la création.
J’occupe plus d’espace sur la chère terre.
Un repère je suis, de la source à la mer.
Par-ci par-là, de même présente je suis.
Nécessité première, également je suis.
 
Ma personne rappelle cette molécule
Composée, dans sa belle et célèbre formule,
D’une paire d’atomes du simple hydrogène
Et d’un fécond atome du bel oxygène.
Je suis l’eau demandée à de multiples usages !
Je suis l’eau qui reçoit des plus nombreux hommages !
Je prends la forme vraie de ce qui me contient :
L’important symbolisme qui me décrit bien.
 

©  Habib Okê-Agbantou

C: habibmessage@yahoo.fr 


H20

 

Elle coule, elle roule, elle batifole depuis la nuit des temps

Mais aussi,

Prête ses flots meurtriers aux pires tsunamis

Source de vie, source de mort.

Elle façonne, sculpte l’humanité, la beauté du monde

Mais aussi,

Engloutit, ravage, noie; terrifiante compagne des cyclones

Source de vie, source de mort

 

Essentielle, purificatrice, revitalisante

Elle crée, elle désaltère, elle guérit

Mais aussi,

Éradique, assoiffe, empoisonne

Porteuse aveugle des maux de l’humanité.

 

Mystérieuse par sa nature

Aujourd’hui encore elle pose question et fascine.

Scientifiques et chercheurs

lui prêtent, dit-on, nombre qualités inconnues

et peut-être même mémoire.

Vieille comme le monde, elle garde encore ses secrets

Source de vie, source de mort

 

Source de vie, source de mort

Un équilibre délicat

Que l’inconscience de l’humain

joyeusement déglingue, endigue, détruit.

 

Et la voilà aujourd’hui,

H20, notre source de vie

Elle, que l’on chante dans les légendes, les contes de fées

À qui l’on dédie maints rites sacrés

Affrontant de nombreux dragons.

 

Ses défenseurs n’ont qu’une toute petite voix

contre le tumulte assourdissant de ses assaillants

Elle, H2O,

Devenue l’enjeu de guerre fratricides

Souillée pour les besoins d’affairistes sans scrupule

Embouteillée par des rapaces du capital

Négligée par une foule sans respect.

 

H2O, saurons-nous te faire traverser cette zone de guerre

et te préserver pour l’éternité?

 

© Danièle Petit-Chatelet

C: danielepetit45@gmail.com

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Au bout de mon jardin…

 

Coule une rivière ,mon eau claire ,mon eau vive

Tu serpentes entre plaines et vallées ,tu coules

tu coules , tu te pavanes , rien ne peut t’arrêter

Pour abreuver la terre qui nourrit l’être humain

Tu déploies tes bras pour mieux nous contenter

Tu es belle ma rivière, les arbres sur ton passage …

Se courbent devant ta beauté puisant leur courage

Pour pouvoir te combler ,ils se mettent à pousser

Les saules te saluent au passage, tu es une princesse…

Eux tes princes charmants, mais tu passes ton chemin…

Tu n’as pas le temps pas un instant, tu sais ta destinée…

Tu dois continuer ,tes eaux ne peuvent se reposer, ma douce …

Tu émerveilles la vie, tu murmures, tu chantes onde verdoyante

Enchanteresse déesse, essentielle à nos vies, m’abreuver à ta source ..

Pour moi est un cadeau, où j’aime tremper mes mains dans tes eaux

Tu te jettes à corps perdu dans un fleuve ,le fleuve dans la mer

Ainsi le cycle se perpétue et continue… la vie … l’eau à l’infini

Il me faudrait du temps pour t’honorer, un simple vers ne suffit

Alors pour un instant ,je prie le ciel de remplir tes ruisseaux

Ils deviendront rivières pour parcourir encore un long chemin

Sur tes berges folles je promène ma mélancolie, à te voir si belle

Mon cœur se met en joie, je connais ton parcours, je ne peux te suivre

Je jette dans tes eaux un peu de mes pensées qui vont t’accompagner

Et tu n’oublieras pas… qu’un jour je t’ai aimée jolie rivière vagabonde

Demain tu reviendras, tu seras toujours là au bout de mon jardin…

Pour longtemps, pour toujours… belle rivière de mes amours.

 

© Edwige Simon

C: catherineroger04@gmail.com

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Écumant

 

Trois lacs au nord des ans –

Grises chapelles. Nipigon. Granet. Eau Claire. Les harmonies vacillent dans ce nocturne – entre larmes et cris de lynx.

 

La sphaigne

recèle

des yeux

des cônes

d’extase

 

Terre

mortes restent

les eaux

taillées

en silex

 

Ô fleuve d’âpre lumière. Glaise ornée – Chopin. Je t’appelle,

tes veines ouvertes novembre, tes heures d’airain troué, tes neutres écorces.

 

L’élégie saigne. Brûle sec, se ravive. Écume

 

au seuil d’un air

 

© Anatoly Orlovsky

C: orlovskya@yahoo.com

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