Apprécier une image médiévale avec des yeux contemporains – Quelques notions de base – HISTORI’ART

Apprécier une image médiévale avec des yeux contemporains – Quelques notions de base

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Image fournie par Véronique Bibeau

La notion « d’oeuvre d’art », telle que nous la percevons, est une conception assez récente qui a commencé à se dessiner à la Renaissance pour se confirmer lors des courants esthétiques européens du XVIIIe siècle. Nous ne pouvons donc pas regarder une image de cette période avec le même œil, en raison de nos critères modernes. Alors, qu’en est-il des oeuvres produites avant ce changement conceptuel? Pour parler de l’art du Moyen Âge, les historiens utilisent désormais le terme d’image, sans toutefois négliger la dimension esthétique des oeuvres. Ici, nous nous limiterons à la partie occidentale de l’Europe médiévale qui était alors sous domination chrétienne. En résumé, l’Église s’est graduellement imposée pour devenir omniprésente, pour s’assurer une place de choix au sein des sociétés occidentales et pour faire partie intégrante des hautes sphères du pouvoir. Entre autres, cette institution possédait le quasi monopole sur les écrits et sur la transmission de la parole. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la très forte majorité de la production artistique était de nature religieuse. Tout d’abord, il faut se rappeler que l’expansion occidentale des images a donné lieu à une multitude de pratiques et que les images ont joué des rôles multiples au sein des interactions sociales. Peu à peu, l’Occident est passé d’une iconocité restreinte à une iconocité sans limites, trop grande pour être homogène et laissant place à une diversité et une originalité sans précédent, tous médiums confondus. Entre autres choses, l’image possédait une valeur affective et était considérée comme un support de la méditation et un effort pour établir un contact avec le monde spirituel. Elle possédait également une valeur éducative, en illustrant, par exemple, la vie du Christ. Cette dernière était alors pensée comme une fenêtre s’ouvrant sur l’histoire représentée. Nous pouvons également constater que l’image s’insérait régulièrement dans un programme iconographique complexe. Dans ces situations, les oeuvres perdent de leur logique respective si nous les regardons de manière individuelle, comme nous pourrions le faire si nous étions dans un musée. C’est le cas de l’image ci-dessus, qui a été créée de façon à être intégrée dans l’architecture d’une chapelle richement décorée.

Pour la majeure partie, les informations sont tirées de: Jérôme Baschet, La civilisation féodale, de lan mil à la colonisation de lAmérique, Flammarion, Paris, 2006, 565 pages.

Illustration: Giotto Di Bondone, Lamentation sur le Christ mort, 1303-1305, Fresque, 185 X 200 cm, Padoue, Chapelle des Scrovegni

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Véronique Bibeau, artiste et rédactrice pour NECT’ART

www.veroniquebibeau.com

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